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Robert Mascarell

croit plus que jamais à l'existence, prouvable, de la lutte des classes, qu'à celle, improuvable, de dieu

FILLON, CE MONSTRE DE CUPIDITÉ !

Qui, aujourd’hui, peut sérieusement douter que Fillon s’est engagé en politique pour s’enrichir personnellement, et, accessoirement, servir les siens ? Les médias bien-pensants, ses semblables et les gogos.

Dès le premier jour où il s’est engagé en politique, Fillon n’a eu que l’obsession de devenir riche. Il a commencé à 22 ans, en 1976, comme assistant parlementaire de Joël Le Theule, député puis ministre gaulliste. En juin 1981, Fillon a été élu député de droite. Moins de douze ans après, Fillon, qui, au départ n’avait pas de fortune personnelle, s’achetait un magnifique château dans la Sarthe. Il y habite toujours. Les fortune se construisent rapidement dans le milieu politique. Le grand saint Fillon n’est pas l’abbé Pierre.

Toute sa vie, ensuite, n’a été rythmée que par son appétit insatiable pour l’argent. Mais pas à la manière de Sarkozy, mais plutôt à la manière de « Ces gens-là », l’admirable chanson de Brel. Fillon a fait en sorte que son obsession ne soit pas visible. Chez ces gens-là on n’s’affiche pas on se cache.

Sarkozy, comme un adolescent attardé, fait en sorte que sa réussite soit la plus tapageuse possible. Fillon, lui, c’est l’inverse. Il fait dans la discrétion absolue. Il se donne les airs de la grande respectabilité. Jamais un mot plus haut que l’autre. Chez ces gens-là, on n’cause pas, on compte.

Sarkozy a besoin qu’on l’aime. Il est donc capable d’aimer. C’est le côté le moins antipathique du personnage.

Fillon n’a que faire de l’amour. Son visage lisse, ses traits impassibles, sa raie impeccable, sa voix susurrante trahissent son manque total d’empathie avec les autres. Sauf peut-être avec sa famille. Il se croit d’une essence supérieure. Pire, comme toute cette nouvelle race d’aristocrates, il croit que sa supériorité est d’essence divine.

Peut lui chaut qu’on l’aime. Ce qu’il veut, c’est qu’on lui obéisse. Chez ces gens-là on n’vit pas on prie.

Imaginez Fillon aux toilettes. Je fais le pari qu’il se retient de péter. Pas un bruit ne doit troubler la quiétude de son huis-clos. Évidemment, son entourage en est réduit à accepter sa chape de plomb. Pauvre Pénélope, femme au foyer, femme soumise, précipitée malgré elle dans les affres de la vindicte populaire, pour satisfaire les appétits inextinguibles de lucre de son arriviste de mari.

Car, paradoxe extraordinaire, au cœur de cette austérité dégoulinante, où tout paraît immanent, où tout est réglé immuablement, subsiste un fil rouge reliant Fillon au prosaïsme terrestre. C’est l’argent.

Pour l’argent, foin des précautions chanoinesques. Fillon se glisse dans tous les interstices de la loi, pour lui faire rendre le maximum qu’elle peut pour assouvir sa quête de fortune. Chez ces gens-là on ne rêve pas, on amasse.

Observez comment Fillon s’est joué de la loi, pourtant bien faite par ses pairs pour favoriser ses desseins, leurs desseins. Chaque fois, à un ou deux jours près, il s’est arrangé pour ne pas être tenu d’en respecter les toutes petites contraintes de forme. Comme cela, ni vu ni connu ! Fillon peut se prévaloir du respect de la loi.

Pour ce qui est de la morale publique et de la morale chrétienne, ne cherchez pas la petite bête. Une hostie prestement avalée à la messe suffit à l’absoudre.

Le pire de tout, c’est que cet homme qui devrait être aux portes de la prison est peut-être encore en passe de s’ouvrir les portes de l’Élysée.

Oui, dans cette affaire il y a une boule puante, c’est Fillon !

 

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À ce billet, j’adjoins des questions que j’ai posées sur le blog de Monsieur Bilger, un ancien haut-magistrat. Un très proche de Fillon :

http://www.philippebilger.com/blog/2017/01/que-fran%C3%A7ois-fillon-%C3%A9vite-d%C3%AAtre-giscard-.html

Monsieur Bilger, votre exigence à l'égard de Monsieur Fillon se limite à  ce qu'il démontre que son épouse a bien été son assistante parlementaire.

Bien sûr que cette démonstration doit être faite. La fera-t-il, qu'il n'en sera pas quitte pour autant.

Il devra répondre à six autres questions.

1/ Pourquoi l'a-t-il payée à ce niveau de rémunération ? Très au-dessus de la moyenne de celle des autres assistants parlementaires.

2/ Pourquoi a-t-elle été rémunérée encore plus quand elle fut l'assistante parlementaire du suppléant de Monsieur Fillon ?

3/ Quelle fut la réalité du travail de Madame Fillon au service du suppléant de Monsieur Fillon ?

4/ Quelle fut la réalité du travail de Madame Fillon pour La Revue des deux mondes ? Deux notes de lecture en une vingtaine de mois ne peuvent justifier en aucun cas qu'elle ait pu percevoir 100 000 euros.

5/ Comment Monsieur Fillon peut-il justifier que, aussitôt créée, sa société de conseil ait pu lui rapporter des émoluments aussi substantiels ? Accessoirement, quels étaient ses clients ? Et comment a-t-il pu mener deux activités simultanément : celle de député et celle d'entrepreneur, alors qu'il était le seul salarié de son entreprise ?

6/ Monsieur Fillon a aussi rémunéré deux de ses fils. Pour quel travail ?

Il est bien évident que s'abriter derrière la légalité des actes ne sera pas suffisant. Les questions posées renvoient à des principes de morale publique. Surtout si l'on considère que Monsieur Fillon en a fait sa marque de fabrique, censée le distinguer de ses concurrents de droite comme de gauche.

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T
Il est à l'image des français ...Le pire, c'est qu'il peut être élu !
Répondre
R
Je le crains très fort ! Et il est d'une dimension bien plus grande que celle de Sarkozy.
I
BRAVO BRAVO Robert
Répondre
R
Merci !