22 Juillet 2014
Le conflit israélo-palestinien est insoluble. Aujourd’hui, les deux peuples ont des raisons d’en vouloir à l’autre.
La faute originelle est tout simplement la création de l’Etat d’Israël sur des bases confessionnelles et sur le territoire de la Palestine. Ni le peuple d’Israël, ni surtout pas les Palestiniens ne sont responsables de cette création, même si la majorité des Juifs du monde entier l’a appelée de ses vœux. Les responsables sont les grandes puissances victorieuses de la 2nde Guerre mondiale. L’URSS principalement, les EU, la Grande-Bretagne et la France.
Pourquoi, principalement l’URSS ? Parce que ses dirigeants ont fautivement cru que ce nouvel Etat se développerait sur des bases socialistes donc anticapitalistes. Souvenons-nous de la floraison des kibboutz en Israël, mode d’organisation agricole proche des kolkhoses et sovkhoses soviétiques. C’est l’URSS qui a le plus œuvré pour la création d’Israël.
Evidemment, la raison de la création d’Israël s’est voulue une réponse de solidarité avec les Juifs du monde entier, après que six millions d’entre eux aient péri dans les fours crématoires nazis.
Le problème est que dans le territoire qui leur a été attribué vivaient des Palestiniens (Canaanéens), avant même que les Hébreux ne conquièrent leur région (lire l'Ancien testament : Exode et livres suivants), et qu’au lendemain de la 2nde Guerre mondiale les Palestiniens continuaient à vivre sur leur sol. La communauté internationale n’a eu aucun égard pour les Palestiniens. Elle a fait fi de leur existence. Ce peuple valeureux a été petit à petit dépossédé de ses terres.
Si nous pouvons comprendre les raisons humaines de la création de l’Etat d’Israël, il aurait été probablement plus judicieux de le créer en Allemagne, sans aucune considération religieuse, c’est-à-dire sur une base laïque, et comme dette à payer par le peuple allemand pour l’Holocauste.
Aujourd’hui, c’est trop tard. Il n’est plus question de revenir en arrière. La situation est d’autant plus grave, que les dirigeants israéliens ne cessent d’appeler les Juifs du monde entier à venir s’établir en Israël, et partant, doivent créer de nouvelles colonies de peuplement empiétant, nécessairement, sur le maigre territoire laissé aux Palestiniens.
Cette politique, visant à attirer la diaspora juive en Israël, constitue le terreau du sionisme. Elle est pratiquée avec plus ou moins de vigueur par tous les gouvernements israéliens depuis 1948, selon qu’ils soient de droite ou qu’ils se prétendent de gauche.
Le chanteur Herbert Pagani, qui eut son heure de gloire méritée dans les années 70, lors de sa participation à l’émission de télévision culte de Jacques Chancel : Le Grand Echiquier, y a prononcé un texte d’une force et d’une beauté rares. Il s’agit d’un véritable hymne au sionisme. Je vous propose de l’écouter sur le lien suivant : http://www.youtube.com/watch?v=RPpYQGv_jDI
Et pourtant, si je partage l’essentiel du propos d’Herbert Pagani, je dois vous avouer qu’il provoque en moi un grand malaise au su de ce qui se passe aujourd’hui entre Israéliens et Palestiniens.
Une force irrésistible me pousse, néanmoins, à surmonter mon malaise et à vous faire connaître ce texte extraordinaire, mais pas sans une mise en garde préalable.
Je le répète, Herbert Pagani prononce un véritable hymne au sionisme, en partant du concept biblique de la Terre promise, et justifie le sionisme par toutes les avanies subies par le peuple juif depuis deux millénaires. La Terre promise couvrant justement le territoire devenu Israélien et la Palestine d’aujourd’hui.
Si mon cœur saigne à l’évocation de tous les malheurs endurés par les Juifs depuis et partout, et qu’à ce titre je considère qu’aujourd’hui l’honneur des non-juifs est de se montrer solidaires d’eux, l’athée tolérant que je suis ne peux accepter que les Juifs aient un droit historique à la possession quasi-totale de la Palestine, au nom des concepts fumeux de la Terre promise et du Peuple élu ressassés jusqu’à satiété, tout au long de l’Ancien testament, par un dieu hypothétique, à l’existence scientifiquement improuvable.
Une lecture attentive de l’Ancien testament démontre d’ailleurs que Canaan (Israël et Palestine d’aujourd’hui) était habitée par des paysans arabes avant l’Exode (traversée de la Mer Rouge par les Juifs fuyant l’Egypte) et que la conquête de Canaan, entre autres, fut particulièrement horrible.
Tous les peuples du monde entier ont une histoire vieille de plusieurs millénaires, mais les guerres ont été tellement innombrables et les brassages entre les peuples tels, que rien ne justifierait aujourd’hui que chacun de ces peuples, pour autant que l’on puisse en garantir la « pureté » ethnique, revendique les terres qu’il occupait il y a plusieurs millénaires.
En conclusion, je dois reconnaître que je suis très pessimiste pour la suite des temps. Les deux peuples, israélien et palestinien, sont victimes d’une énorme erreur historique internationale. Le peuple palestinien plus encore. C’est pourquoi je m’en sens plus solidaire. Mais je refuse que cette solidarité se transforme en manifestations antijuives. Je ne dis pas antisémites à dessein. Puisque les Arabes comme les Juifs sont des peuples sémites.